A Saint-Pierre et Saint-Paul : Le prince de la Paix illumine la crèche

L’église Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre était bondée mercredi soir 24 décembre 2025. Les fidèles étaient attendus à 19h, pour le début de la veillée, avant la messe de la Nuit de Noël. « Il est là le prince de la Paix ». C’est le thème qui avait été retenu comme fil conducteur de cette célébration. Les méditations ont été centrées sur toutes les formes de violences que connait hélas notre territoire. Les violences au sens large, mais aussi plus singulièrement les violences conjugales, routières et le harcèlement en milieu scolaire.

Ces thèmes ont été déclinés bien plus que symboliquement dans la crèche où l’Enfant Jésus, prince de Paix, a été installé dans la mangeoire au cœur de cette messe de la nuit de Noël. Pour bien signifier que le Christ vivant, notre Sauveur, qui a pris chair de la Vierge Marie, et qui a épousé notre Humanité, est bien présent parmi nous. Et que face à tous ces maux que traversent notre société guadeloupéenne, bien des réponses se trouvent dans la Parole de Dieu.

« Dans l’Evangile, Jésus refuse toujours la violence armée. A Pierre qui brandit l’épée pour le défendre, il dit : remet ton épée au fourreau. Jésus ne combat pas par les armes, mais par l’amour, la vérité, la miséricorde et le pardon. Il montre que la paix ne se gagne jamais par la domination, mais par la transformation du cœur. Voilà pourquoi, même au cœur des conflits, il peut nous dire aujourd’hui, je suis avec vous, ne craignez pas » a-t-il été énoncé dans la première méditation de cette veillée de la Nuit de Noël à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul.

« Il est là le prince de la paix, dans la violence faite aux femmes. Jésus vient dans un monde où la paix est trop souvent violée, dans les corps et dans les cœurs. Particulièrement dans la vie des femmes victimes de violences. Violences conjugales, psychologique sexuelles, économiques, humiliations, contrôle, insultes, mépris. Ce sont des blessures profondes, souvent cachés, vécues dans la solitude et dans la honte. Dans l’Evangile, Jésus va toujours vers les femmes blessées : la femme courbée, la femme adultère, la samaritaine méprisée, la veuve qui pleures son fils, Marie-Madeleine blessée par son passé. Il ne les condamne jamais. Il relève, écoute, libère, guérit, restaure » a-t-on médité également.

L’accent a été mis de même sur la violence routière qui conduit à tant de drames en Guadeloupe. « La route, un lieu de conversion. Jésus appelle à une conversion du cœur et cette conversion touche tous les aspects de notre vie, y compris la marnière de conduire. Il nous apprend la douceur au lieu de l’agressivité. La patience au lieu de la précipitation. Le respect au lieu de l’égoïsme. La responsabilité au lieu de l’imprudence. Que nos routes deviennent des chemins de vie et non de mort. Des lieux de respect et non de violence » a-t-il été partagé avec l’assemblée. Enfin, c’est un jeune qui s’est exprimé pour porter l’intention de prière contre les situations de harcèlement vécues trop souvent en milieu scolaire, avec des conséquences très lourdes et douloureuses. 

Accueillir Jésus, cet enfant fragile, porteur d’une lumière éternelle

Après chacune de ces méditations, un lumignon a été disposé près de l’Enfant Jésus, sur la crédence prévue à cet effet au-devant du cœur. Puis, vint le moment d’entrer véritablement dans cette messe de la Nuit de Noël. C’est le Père Gérard FOUCAN, curé de la paroisse qui présidait cette célébration solennelle, avec à ses côtés son vicaire, le Père Jacques. Dans son homélie, le vicaire général de notre diocèse expliqua le sens profond de la proclamation Jésus prince de la Paix.

« Il est là le prince de la Paix, comme un enfant fragile, mais porteur d’une lumière qui ne s’éteint jamais : L’espérance. Et ce que Jésus apporte au monde, aux familles, à chacun de nous, c’est aussi un don précieux : la paix. Prenons conscience que l’espérance nait dans la crèche. L’espérance ne s’impose pas. Elle se donne humblement en une vie fragile. La crèche n’est pas seulement un souvenir, elle est une invitation à devenir nous aussi des bâtisseurs d’espérance et des témoins de paix. Que la fête de Noël soit une libération pour chacun de nous. Libération de la rancœur pour embrasser l’amour. Libération de la violence pour entrer dans la paix. Libération du principe rigide et intransigeant pour entrer dans la miséricorde de Dieu. Libération de la peur pour entrer et entretenir des relations vraies et confiantes avec les autres. Libération de tout ce qui nous empêche d’être heureux et épanouis » a prêché Père Gérard FOUCAN.

Transformer la nuit du monde par des gestes de lumière

« Que l’Enfant Jésus nous comble de ses bénédictions et qu’il remplisse nos familles de sa tendresse infinie pour que chacun de nous puisse en témoigner. Seigneur Jésus, toi qui viens naitre au cœur du monde, ranime en nous l’espérance quand tout semble fermé. Fais de nous des artisans de paix dans nos familles, nos quartiers, nos divers engagements. Que ton Esprit nous donne de croire que chaque geste de lumière peut transformer la nuit du monde. Ainsi, tous les jours, ce sera Noël » a conclu le curé de la paroisse Saint-Pierre et Saint-Paul.

Au terme de cette magnifique messe de la Nuit de Noël et de la veillée méditative qui l’a précédé, le Père Gérard FOUCAN, a adressé des remerciements appuyés à tous ceux et celles qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour la réussite de cette célébration. A commencer par le conseil pastoral paroissial (CPP) qui inspiré le thème central, mais aussi la chorale, les chefs de chœurs, l’organiste, les lecteurs – particulièrement les deux jeunes récemment confirmés qui ont lu la prière universelle. Sans oublier les équipes de la sacristie, de la décoration florale de l’église et les servants d’autel qui ont largement contribué à la beauté de la liturgie de cette nuit de noël, à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre, mercredi soir 24 décembre 2025.

Le service diocésain de la communication (Photos : Gladys FUNDERE/Fred NOMED)