Grandiose samedi jubilaire à Christ-Roi, aux Mangles Petit-Canal

Une église de Christ Roi pleine et tous ses abords également. La foule de fidèles qui a tenu a participer à ce dernier samedi jubilaire en Guadeloupe dite continentale, a investi totalement ce lieu de culte et ses alentours, le 15 novembre dernier. Il y avait du monde partout. Aussi bien à l’intérieur de l’église que sous les chapiteaux qui avaient été installés sur le parking et sur le côté, à proximité immédiate et devant l’entrée du presbytère. Les plus prévoyants avaient pris le soin d’emmener leurs chaises pliantes. Ils n’ont pas eu tort.

La journée débuta comme annoncé par l’office des laudes à 6h30, avant la première messe de ce temps fort jubilaire, présidée à 7h, par le Père Anthony ETIENNE, curé de Basse-Terre. Après cette célébration, le Saint-Sacrement fut exposé durant toute la matinée, tandis que les pèlerins pouvaient se confesser. Plusieurs prêtres auxquels Mgr Philippe s’est joint se sont ainsi rendus disponibles en divers points sur le terrain qui jouxte l’église, pour permettre à chacun de vivre la grâce du sacrement de la réconciliation. Des démarches de pardon en familles, mais aussi en couples, ont pu être vécues également.

Après l’enseignement dispensé par le Père Frédéric ESSENGO, curé des paroisses de Petit-Canal, sur le thème de l’espérance, avec une explication du sens profond de l’indulgence jubilaire, vint le moment de la reposition du Saint-Sacrement, avant la messe présidée à 10h, par Mgr Philippe GUIOUGOU. L’affluence était alors à son maximum pour la célébration de cette Eucharistie qui était retransmise en direct sur Radio Massabielle et les réseaux sociaux du diocèse (cliquez sur ce lien pour revivre en image cette Eucharistie). 

Toujours énormément de confessions

« Ce qui me marque dans cette année jubilaire, c’est la propension des pèlerins à vivre la confession. Je crois qu’on peut dire cette année qu’on ne s’est jamais autant confessé. On peut aussi penser qu’à force de confessions, à force de se tourner vers Dieu, vers la justice de Dieu finalement par la confession, nous grandissons dans la prise de conscience de ce qu’est Dieu. Un Dieu miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » a notamment indiqué Mgr Philippe dans son homélie.

Auparavant, c’est le diacre Ismaël qui proclama l’Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 1-8), « Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ». L’évêque de Guadeloupe insista aussi dans sa prédication sur la question centrale de cet Evangile. « Le Christ, quand il viendra sur terre, trouvera-t-il la foi ? Des hommes et des femmes croyants, ayant foi en lui ? » La foi, l’une des trois vertus théologales, avec l’espérance et la charité, rappelées par le Pasteur de notre diocèse à l’assemblée des fidèles.  

« Dans la tradition chrétienne, ces trois vertus sont infusées par Dieu. Ne pensons pas que ce sont par nos mérites que nous avons cette foi, cette charité et cette espérance. C’est un don de Dieu. C’est Dieu qui nous donne cette foi, cette charité et cette espérance. C’est la clé pour comprendre les vertus théologales. La foi est la vertu qui permet de croire en Dieu, de croire en tout ce que Dieu révèle. C’est ce qui nous ouvre une relation à Dieu. L’espérance est la vertu par laquelle on désire et on attend de Dieu, la vie. C’est la raison pour laquelle, le pape dans sa bulle d’indiction, affirme qu’il n’y a pas d’espérance sans la foi en Christ ressuscité. Au cœur de l’espérance c’est croire que le Christ est vivant. Il est vivant aujourd’hui, il est autant vivant dans celui que nous avons adoré dans l’hostie, mais il est vivant en nous et en l’autre. C’est le plus grand moteur que nous avons, nous chrétiens, nous croyants. Cette foi nous soutient dans les épreuves, donne la force de persévérer dans les moments difficiles » a ajouté Mgr Philippe.

Il est encore temps pour chacun de demander l’indulgence jubilaire

« La charité, c’est une vertu qui permet d’aimer Dieu par-dessus tout et surtout d’aimer son prochain comme soit même. C’est la vertu théologale la plus importante. Cela ne sert à rien d’avoir la foi, d’espérer si je n’ai pas la charité. Cela veut dire que tous les gestes que je pose, aussi important soient-ils, s’ils ne sont pas ordonnés à la charité, cela ne sert à rien. Continuons à agir en hommes et femmes aimés de Dieu » a poursuivi l’évêque de Guadeloupe.

Rappelant les conditions requises pour obtenir l’indulgence jubilaire, à savoir assister à la messe, communier, prendre un temps d’adoration, se confesser, prier aux intentions du pape, vivre un pèlerinage, Mgr Philippe a dit aussi l’importance de la participation aux œuvres de miséricordes et de pénitence, en donnant du temps, de la charité aux autres. « Si vous voulez que la grâce de Dieu grandisse en vous, si nous voulons recevoir cette indulgence qui consiste à demander à Dieu en plus de ce que le pardon a fait, (ndlr : par la confession), l’indulgence est là pour enlever les dernières traces du péché qui peuvent être en nous. Que la foi, la charité, l’espérance grandissent dans nos vies. Et c’est peut-être grâce à cette année jubilaire que nous allons mieux comprendre les choses de Dieu dans nos vies » a en outre affirmé l’évêque de Guadeloupe.

La force du symbole et de l’inculturation

Un peu plus tard dans la célébration, lors de la procession des offrandes, l’on retiendra ce moment symbolique et rempli de sens où neuf jeunes se sont avancés dans l’allée centrale, chacun représentant un sanctuaire, portant un panier dont le contenu faisait référence aux fruits l’Esprit Saint. L’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. Le panier du milieu réunissant les neufs fruits pour rappeler que tous les dons se rassemblent dans un même esprit : celui de Dieu qui agit en nous.

Cette messe jubilaire fut brillamment animée par la chorale formée en Doyenné pour l’occasion avec choristes venus de plusieurs paroisses du secteur. Le son du ka associé à celui du souffle de la conque de lambi magistralement joué par une jeune de cette chorale. Ces notes mêlées aux voix de la chorale contribuèrent à la beauté de la liturgie de cette célébration et à l’élévation des âmes. « Ce son de la conque de lambi m’a littéralement pris aux tripes » nous a d’ailleurs confié une fidèle. Il y eut enfin cet autre souffle, celui de l’Esprit, qui conduisit l’assemblée a prolonger spontanément, le chant d’action de grâce « Ave Maria » au terme de cette très belle célébration, alors que la chorale avait terminé son interprétation. 

Après le repas du midi, le Saint-Sacrement fut de nouveau exposé, tandis que les confessions reprenaient. Une fois ces confessions terminées et le reste du programme de la journée, épuisé, les jeunes allumèrent ensuite un feu de louange à l’intérieur de l’église, embarquant dans cet élan de joie, les nombreux fidèles toujours présents, mais aussi notre évêque.

Même ferveur attendue pour la Fête de Christ Roi !

Ce samedi jubilaire de l’église de Christ-Roi, aux Mangles a donc été une grande réussite. Bravo aux pèlerins bien entendu, venus de toute la Guadeloupe. Mais surtout bravo à toutes les petites mains (décoration, liturgie, sécurité, logistique, accueil, équipes sanitaires, servants d’autel, sacristie…) qui se sont affairées sans ménagement autour du Père Frédéric ESSENGO, le curé et de son vicaire, le Père Cédric BLONDIN, pour permettre au peuple de Dieu en Guadeloupe, et ailleurs grâce aux réseaux sociaux, de vivre ce magnifique samedi jubilaire. Une répétition grandeur nature avant la fête patronale de cette paroisse de Christ-Roi qui sera célébrée dimanche 23 novembre prochain et qui attire chaque année la grande foule.

Le service diocésain de la communication