Le corps de Jésus-Christ, le nouveau sanctuaire de Dieu


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dimanche 9 novembre 2025
Diocèse de Guadeloupe

L’homélie de Père Norbert TIBEAU, curé de la paroisse de Capesterre Belle-Eau, dimanche 9 novembre 2025, en la fête de la dédicace de la basilique du Latran (Lectures : Éz 47, 1-2. 8-9 ; 1 Co 3, 9-11. 16-17 ; Évangile : Jn 2, 13-22)

 Frères et sœurs,

Aujourd’hui, la liturgie attire notre regard sur un grand bâtiment : la basilique du Latran. C’est la cathédrale du pape, l’évêque de Rome, et donc l’église-mère de toutes les églises du monde. En célébrant cette fête, l’Église veut nous rappeler que nous ne formons pas plusieurs églises, mais une seule, unie dans la même foi, la même doctrine et sous la conduite d’un seul Chef : Jésus Christ. Peu importe nos langues, nos traditions ou nos cultures : tous, nous buvons à la même source, nous vivons d’un même Esprit.

Certains disent : « Je n’ai pas besoin d’aller à l’église pour prier, Dieu est partout. » C’est vrai : Dieu est Esprit, et il se laisse trouver en tout lieu. Avant même les grandes cathédrales, la prière chrétienne a commencé dans les maisons. La famille, c’est la première Église, la petite église domestique. Jésus, dans son dialogue avec la Samaritaine, a ouvert cette dimension nouvelle : « L’heure vient où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité » (Jn 4,23).

Mais Jésus n’a pas supprimé le besoin d’un lieu commun : il l’a transfiguré. De même qu’une famille a besoin d’une maison pour vivre ensemble, de même la famille chrétienne a besoin d’un lieu pour prier ensemble. Prier seul est bon et nécessaire, mais un vrai chrétien ne peut pas vivre isolé. La foi se partage, elle se célèbre, elle se vit dans la communion.

J’aime dire que la prière personnelle et la prière communautaire se complètent comme dans une équipe de football. Un joueur, même très doué, ne peut pas être un vrai joueur s’il ne joue pas avec les autres. C’est sur le terrain, dans le jeu collectif, que son talent se révèle. Dans la vie spirituelle, c’est pareil : ma prière personnelle nourrit la prière communautaire, et la prière communautaire fortifie ma foi personnelle.

L’église, comme bâtiment, est donc un lieu sacré, un signe visible de notre unité. C’est là que nous venons célébrer ensemble le Christ mort et ressuscité. L’évangile nous montre Jésus entrant dans ce Temple et le trouvant rempli de marchands. Il est indigné, car on a transformé la maison de Dieu en marché. Il chasse les vendeurs et rappelle que ce lieu symbolise la présence de Dieu au milieu de son peuple.

Mais par ce geste, Jésus révèle quelque chose de plus grand : le vrai sanctuaire, désormais, c’est lui-même. Son corps devient le nouveau Temple, la demeure de Dieu parmi les hommes. Et saint Paul nous le rappelle : « Vous êtes le temple de Dieu, et l’Esprit de Dieu habite en vous » (1 Co 3,16). Cela veut dire que chacun de nous est une maison de Dieu, un sanctuaire vivant appelé à manifester la présence du Seigneur dans sa famille, dans son quartier, sur son lieu de travail.

Frères et sœurs, si Jésus a purifié le Temple de Jérusalem, il veut aussi purifier le temple de nos cœurs. Sa présence chasse tout ce qui nous encombre : le mal, la méchanceté, le péché, les mauvaises influences. Il veut faire de nous des êtres libres, habités par la vérité : « La vérité vous rendra libres » (Jn 8,32).

En cette fête de la dédicace de la basilique du Latran, tournons-nous vers Jésus, le vrai sanctuaire, et vers sa Mère, Notre-Dame de la Délivrance. Qu’ils veillent sur nous, qu’ils nous libèrent de tout ce qui cherche à détourner notre vie de sa vocation divine. Et prions pour notre pape Léon XIV, afin que l’Esprit Saint le garde toujours dans la lumière pour guider l’Église universelle sur le chemin de la foi et de l’unité.

P. Norbert Tibeau, smm

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