« C’est sur la Croix, Seigneur, que tu nous sauves du péché »

Frères, sœurs, en regardant les attitudes du peuple de Dieu en marche vers la terre promise, nous reconnaîtrons forcément les nôtres et celles de notre monde, nous qui marchons vers une terre nouvelle et un ciel nouveau promis par Dieu. En effet, le peuple de Dieu découvre que pour entrer dans la terre promise il faut passer par le désert. Lieu de tous les dangers : la faim, la soif et même la mort ! Le peuple se décourage et ne tarde pas à se révolter contre Moïse et contre Dieu : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Egypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoutés de cette nourriture misérable ! » Nb 21,5b

Contemplons la pédagogie du Seigneur qui se résume en trois verbes : Eduquer, libérer, sauver ! C’est le manque de confiance en Dieu qui ralenti le peuple dans sa marche vers la liberté. Dieu ne désespère pas, il éduque : « Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël » Nb 21,6. Cela permet au peuple de reconnaître sa faute : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents » Nb 21,7b. L’ambition du Seigneur est de sauver ! il va donc répondre à la prière de Moïse en donnant un signe : « Fais-toi un serpent brulant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » Nb 21,8b.

C’est le signe que l’Alliance de Dieu avec son peuple se poursuit malgré les infidélités du peuple. Autrement dit, en regardant le serpent de bronze, le peuple adore non pas le serpent, mais adore Dieu qui fait alliance et qui est toujours fidèle. Une manière de préparer le peuple pour qu’il reconnaisse et adore le Christ qui sera élevé sur la croix.

C’est tellement vrai que cela coïncide parfaitement avec les révélations du Seigneur à Nicodème : « Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé » Jn 3,13 14. Jésus est donc bien celui qui vient du Ciel, s’abaisse au rang de serviteur et obéit jusqu’à mourir sur la croix. Dieu l’a exalté en le ressuscitant d’entre les morts. Paul témoigne : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». Plus encore : « Il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix » Ph 2,5b-7a.

C’est un scandale pour le monde, pas pour les croyants ! Notre Seigneur s’est fait obéissant jusqu’à la mort, pour nous montrer jusqu’où va l’amour de Dieu. Il se fait proche des pécheurs que nous sommes, pas pour juger et condamner ; mais pour que personne ne se perde : « Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé » Jn 3,17.

En cette fête de la croix glorieuse, fortifie notre foi en ta Parole Seigneur. Que nous témoignions partout, c’est sur la croix que tu nous sauves du péché, et que tu nous ouvres les portes de la vie éternelle AMEN

Père André DENECY