A la Fête des cuisinières : « On ne peut pas séparer la joie du repas, de la Parole de Dieu ».


Informations

lundi 11 août 2025
Saint-Pierre et Saint-Paul

La 109ème édition de la messe des cuisinières samedi 9 août 2025, à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre. Une célébration solennelle que présidait l’évêque de Guadeloupe, Mgr Philippe GUIOUGOU, avec à ses côtés le Père Édouard SILÈNE et le Père Silvère NUMA.

Comme chaque année l’association des cuisinières de Guadeloupe fêtait ainsi son saint patron, saint Laurent. Un événement à la fois cultuel, culturel, populaire et touristique ancré dans le patrimoine de la Guadeloupe. Pour cette édition, une fois encore, l’église Saint-Pierre et Saint-Paul était pleine à craquer. Fidèles, peuple de Dieu, personnalités civiles, visiteurs de passage ont garni les bancs de cette église de Pointe-à-Pitre qui accueille cet évènement tous les ans.

Bien évidemment, nos cuisinières se sont parées de leurs plus beaux habits, arborant fièrement avec élégance, leurs paniers remplis de victuailles et ornés de quelques ustensiles bien connus dans les cuisines de nos aînés. La procession partie de derrière l’église offrant au public un magnifique défilé aux couleurs chatoyantes, au son des cloches.

La fête des cuisinières parle de notre identité. Car ce que tu manges, la façon dont tu manges, dit quelque chose de ton être, de ta culture, de ton cœur

« Frères et sœurs, aujourd’hui, nous célébrons la fête des cuisinières. Nous serions tentés de dire comme chaque année. Mais chaque année amène sa nouveauté, sa saveur particulière. La joie de se retrouver, la joie de fêter, la joie d’être ensemble. C’est surtout cela qui nous rassemble aujourd’hui. Nous avons tellement besoin de ces moments dans notre monde : un peu de joie, un peu légèreté, mais surtout quand même de la profondeur. Parce que nous sommes en train d’exprimer, notre culture, notre âme, à travers entre autres, cette dimension de la fête des cuisinières » a dit Mgr Philippe au début de son homélie.

Le partage, essentiel au vivre ensemble

« En écoutant la Parole de Dieu, cette Parole qui vient aussi nous nourrir, nous voyons que saint Paul, dans sa lettre aux Corinthiens invite la communauté à partager. Nous sommes dans un contexte de communautés naissantes, de communautés plus en difficulté que d’autres. Celles qui sont réellement dans le besoin et les apôtres ont ce rôle de l’unité. C’est ce rôle que va jouer saint Paul. Le partage, c’est évidemment en tout cas à mes yeux, le geste indispensable afin de vivre ensemble. Comment pouvons-nous vivre ensemble si nous ne partageons jamais. Si min an nou toujou fèmé. C’est le sens du partage : ouvrir sa main pour l’autre » a ajouté l’évêque de Guadeloupe.

« Lui saint Paul écrit au moment où les chrétiens de Jérusalem sont en plus grandes difficultés matérielles que ceux de Corinthe. Le partage n’est pas seulement, dit-il, pour aider matériellement, mais aussi pour manifester l’unité entre les églises différentes. Différentes géographiquement et dans leurs réalités matérielles. L’Eglise de Jérusalem qui est issue d’un monde juif, va prendre naissance au cœur de ce monde, et l’Eglise de Corinthe venue plutôt d’un monde païen. Saint Paul va donc insister auprès des Corinthiens : Il faut que vous partagiez, sinon il en va de l’unité de l’Eglise » a poursuivi Mgr Philippe.

Eloge de la bonté

« Semer largement afin de récolter largement. J’aime bien cette expression que l’on retrouve souvent dans la Bible, donnez à pleine main. Comme la mesure que l’on prend, bien tassée. Et il ajoute saint Paul, Dieu aime celui qui donne avec joie. C’est-à-dire que Dieu est capable de voir si je donne avec joie, de voir l’intérieur du cœur, et ce qu’il y a derrière le geste que nous faisons » a outre enseigné l’évêque de Guadeloupe.

Dieu aime le juste, mais le Seigneur nous met en garde : le chemin du méchant se perdra. Oui, le méchant peut sembler gagner quelques fois, accumuler des victoires et des richesses, mais en vérité son chemin fini toujours par se perdre

« Dieu peut donner en abondance, comme il veut, quand il veut. Il nous donne ce qu’il nous faut, mais souvent notre cœur humain veut toujours plus. O pli bel, o plu gran. Plus beau, plus grand, que le voisin, que le collègue… Dieu donne en abondance et il est capable de nous combler. Mais souvent notre cœur désire encore plus et de façon non ajustée » a insisté le pasteur de notre diocèse. « Dieu aime le juste, mais le Seigneur nous met en garde : le chemin du méchant se perdra. Oui, le méchant peut sembler gagner quelques fois, accumuler des victoires et des richesses, mais en vérité son chemin fini toujours par se perdre » a-t-il encore prêché.

Être des hommes et des femmes de bien

S’appuyant sur le psaume qui a été chanté durant cette messe solennelle, Mgr Philippe GUIOUGOU rappela que l’homme de bien a pitié et il partage. "Sommes-nous vraiment ou essayons-nous d’être vraiment des hommes et des femmes de bien ?" a alors interrogé l’évêque. « Souvent on parle de l’amour, du partage, mais que dire de la bonté, être bon. Quand quelqu’un est bon ça se voit. C’est-à-dire qu’il n’est pas toujours en train de calculer. Être un homme ou une femme de bien, c’est partager. Avez-vous déjà fait l’expérience de donner sans compter et surtout qu’avez-vous ressenti. Celui qui accepte de lâcher un peu, nous dit la Parole de Dieu, de mourir à certaines certitudes, celui-là porte beaucoup de fruit. Il enrichit les autres en partageant ».

« La fête des cuisinières pose aussi une question. Comment produisons-nous, comment consommons-nous ? Oui, cette fête est belle, haute en couleurs, et certains pourraient y voir seulement du folklore. Mais elle est bien plus. Elle parle de notre identité. Car ce que tu manges, la façon dont tu manges, dit quelque chose de ton être, de ta culture, de ton cœur. Dans l’Evangile, Jésus dit celui qui aime sa vie, la perd. Celui qui s’en détache en ce monde, là gardera pour la vie éternelle. Nous devons comprendre la profondeur de cette phrase. Cela veut dire, ne vous attachez pas uniquement aux choses matérielles, aux choses qui vont finir par se détruire, pensez à ce qui est impérissable, nous dit encore saint Paul. Même au meilleur repas du monde, tout est périssable. C’est pourquoi la messe des cuisinières est indispensable à la fête des cuisinières. On ne peut pas séparer la joie du repas, de la Parole de Dieu ».

Enfin, la meilleure manière de suivre le Christ, a conclue Mgr Philippe, c’est de se mettre au service des plus petits, des plus pauvres, des plus fragiles. « Comme le Christ, soyons serviteurs de nos frères et sœurs. C’est cela dont notre Guadeloupe, nos quartiers, nos villes, nos paroisses ont le plus besoin ».

Le service diocésain de la communication

Dans la même catégorie