Saint-Barth : On se souviendra des funérailles de Père Robert BLANCHARD

« Dieu des vivants, Notre père, rappelle-toi que ton serviteur, le Père Robert BLANCHARD, est entré dans l’Eglise au jour de son baptême, pour avoir part avec le Christ à la vie éternelle. Regarde aussi la peine de ses proches qui le confient à ta miséricorde. Ouvre-lui les portes de ton ciel et viens en aide à chacun de nous ». C’est avec ces mots que Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe accueilli la dépouille de Père Robert, sur le parvis de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Gustavia, à Saint-Barth, dimanche 31 août 2025, à 16h, en présence d’une foule de fidèles.

Plusieurs prêtres du diocèse étaient là, eux aussi, pour rendre hommage à leur frère prêtre rappelé à la maison du Père, mais aussi pour exprimer leur affection fraternelle à Père Albert BLANCHARD, frère du Père Robert, également prêtre au sein du diocèse de Guadeloupe. Les Pères Rulx-André ALCINEUS, officiellement installé quelques heures plus tôt comme nouveau curé de l’île par Mgr Philippe à l’église de Lorient, Isadan KOUKA MBEMBA, Supérieur des spiritains en Guadeloupe, Père André DENECY curé de Lamentin, Bonel SAINT-FLEUR curé de Prise d’Eau, et Christopher JEAN-JACQUES vicaire de la paroisse de Sainte-Rose, ont donc assisté l’évêque de Guadeloupe et concélébré cette très belle messe de funérailles.  

Dès 11 ans, il fait part de sa volonté de devenir prêtre

Les témoignages de la famille de Père Robert retracèrent sa vie et son sacerdoce. Il a ainsi été rappelé qu’il est né le 29 septembre 1939, à Colombier Saint-Barthélemy. Fils d’Athanase BLANCHARD et d’Alberta LEDEE. Baptisé le 4 octobre 1939, à Gustavia. 3^ème d’une famille de 8 enfants. « Dès l’âge de 11 ans, selon sa sœur Céline, il fait part à sa maman de son intention de devenir prêtre. Juste après le cyclone de 1950, il va quitter son île natale sous l’œil attristé de ses parents. La Guadeloupe nous semblait bien loin à cette époque. Voyage sur les goélettes avec les animaux, le sel… Il allait poursuivre ses études au séminaire-collège de Blanchet en Guadeloupe. Il ne revenait à Saint-Barth qu’aux grandes vacances. Il fera sa première année de baccalauréat au séminaire collège de Fort-de-France en Martinique, puis son année de terminale en métropole dans l'Orne. Après les vacances, il repart en France en 1962 et intègre le séminaire du Saint-Esprit à La Croix Valmer dans le Var pour les études de philosophie ».

Et ces témoignages de se poursuivre en ces termes. « Le 9 mars 1963, jour anniversaire de sa maman, il recevra la tonsure. En septembre 1963 on le retrouve au grand séminaire à Toulouse pour les études de théologie, puis à Rome, il rejoint le séminaire français pour se spécialiser en théologie biblique, qui sera sanctionné par le doctorat. Il sera ordonné prêtre le 21 août 1966 à Gustavia Saint-Barthélemy par Monseigneur Jean GAY évêque de la Guadeloupe. Dès le lendemain, le 22 août 1966, il célèbre son premier mariage. Le 4 septembre 1966 son premier baptême. Ensuite, il retourne au séminaire français de Rome pour suivre son doctorat de théologie et d'écriture biblique. De retour en Guadeloupe en 1968, il est nommé vicaire de l'ensemble paroissial de la cathédrale de Basse-Terre, Mont-Carmel et Sainte-Thérèse, et aumônier des lycées de Basses Terre et de Pointe-à-Pitre. En 1985, il rejoint le secteur de l'ensemble paroissial de Baie-Mahault, Le Lamentin, Cadet Sainte-Rose. En novembre 2000, il est nommé curé de Lamentin et animateur du même secteur pastoral ».

Un sacerdoce particulièrement actif

L’un des jeunes de la famille de Père Robert ajoutera en guise de conclusion de ces témoignages qu’il aura donc été successivement « au service de la communauté paroissiale de Basse-Terre, 18 ans, de Baie-Mahault, Lamentin et Cadet, 23 ans, de Capesterre Belle-Eau et de Gourbeyre. Sans oublier son accompagnement du mouvement de la JEC, la jeunesse étudiante chrétienne, de la formation biblique dans le diocèse. Après plus de 45 ans de ministère sacerdotal, il prend sa retraite bien méritée sur son île natale de Saint-Barthélemy en 2014. Au début de ce séjour il a participé dans un groupe de théâtre local. Après 3 ans à l’EHPAD de de Gustavia. Il nous a quitté le lundi 25 août à 11h30 à l'âge de 85 ans ».

Après quoi, Mgr Philippe GUIOUGOU s’adressa aux proches de Père Robert, à l’assemblée des fidèles et au peuple de Dieu rassemblé, par le biais également des réseaux sociaux du diocèse de Guadeloupe au travers desquels cette messe de funérailles étaient retransmises en direct.

« Nous nous sommes retrouvés ce matin pour un temps comme je disais plus heureux, festif, qui qui était l'accueil du nouveau curé. Les circonstances ont voulu que nous nous retrouvions cet après-midi pour accueillir et accompagner Robert dans son chemin vers Dieu. Ainsi va la vie. Mais au moins il y a eu l'avantage de permettre que les deux communautés, Saint-Martin et Saint Barth soit réunies. Beaucoup d'entre nous ont connu Robert. On a cité ses différents lieux de passage. Beaucoup de fidèles de Saint-Martin tenaient aussi à être là pour ce temps avec vous, avec la famille, avec la communauté de Saint-Barth » a précisé l’évêque de Guadeloupe.

La lumière, la croix, le vêtement liturgique et l’étole

« Il y a des gestes que nous allons poser qui signifient aussi cette dimension de la résurrection et de notre foi. Le geste de la lumière, de la croix, du vêtement. Nous ranimons cette flamme près du père Robert, notre frère. Cette flamme qui vient de toi Seigneur, lumière de notre obscurité, qu’elle éclaire ce pas que nous avons à faire pour repartir dans l'espérance.  (Chant : Lumière des hommes, nous marchons vers toi, Fils de Dieu tu nous sauveras…) Seigneur regarde avec miséricorde ton serviteur père Robert Blanchard, il a porté ce vêtement signe de vie et de joie dans ton amitié…Il a porté l’étole lorsqu'il rassemblait les hommes partager le pain et ta Parole. Qu'il se présente devant toi aujourd'hui avec le vêtement de fête de tes amis »

C’est l’Evangile des Béatitudes qui fut proclamé par le père Albert BLANCHARD, frère de Père Robert pour les funérailles du prêtre défunt. L’homélie revint au même Père Albert qui témoigna, enseigna avec profondeur et dignité. « La Parole de Dieu est pour tout chrétien, tout baptisé, nourriture de notre foi et lumière, pour nous éclairer sur le chemin dans toutes les circonstances de nos vies. Alors cette Parole pour nous ce soir, que nous avons entendu dans ce passage du livre du prophète Isaïe, le psaume qui accompagne, nous invitant à l’espérance et l’Evangile des Béatitudes qu’habituellement l’Eglise nous propose pour les funérailles chrétiennes, mais aussi régulièrement, tous les ans pour la fête de la Toussaint » a-t-il indiqué en préambule.

L’homélie de son frère, Père Albert, entre enseignement et hommage appuyé

« Le Seigneur va préparer pour tous les peuples, un festin sur sa montagne. Il n’y aura plus de deuil, plus de mort, et il annonce la béatitude éternelle que le Père souhaite pour tous ceux et celles à qui il donne la vie. Ce projet que l’on peut appeler, le Ciel, l’Eden, le Paradis, c’est pour tout être humain à qui Dieu donne la vie. En nous donnant la vie, il nous donne aussi l’amour, qui nous distingue de tous les autres êtres vivants, et il nous donne également de vivre de son amour, et à cultiver l’amour de son projet. Sans oublier l’amour de nos frères et sœurs quels qu’ils soient, parce qu’ils sont tous issus du même créateur ».

Et le Père Albert de poursuivre ainsi. « D’ailleurs, nous avons l’écho à la fin de l’Evangile de Saint Matthieu. Quand le Fils de l’homme reviendra, toutes les Nations seront rassemblées devant lui. Ce ne sont pas tous les catholiques, tous les catholiques pratiquants, tous les chrétiens, ce sont toutes les nations... Alors l’appel de Dieu qui nous a donné la vie, l’amour, et aussi la liberté - car il nous aime tellement qu’il nous laisse libre de choisir. Mais il souffre lorsque nous choisissons le chemin de la perdition. Ce texte qui est le premier enseignement de Jésus sur la montagne, il est un peu le résumé de tout l’Evangile » a médité encore le Père Albert.

Puis, devant une assemblée particulièrement attentive, il ajouta ceci. « La parole est là pour éclairer nos vies, et quand on réfléchit bien, Jésus (ndlr : avec ce texte des béatitudes) nous parle d’abord de lui-même, parce que tout ce qu’il dit là, il l’a vécu au milieu de nous. Il nous parle aussi de Robert, avec tout ce que vous avez reconnu en lui, dans tous les témoignages exprimés à la famille, à la communauté. Son humilité, son service, sa discrétion, sa compétence, sa joie, son témoignage de foi, son engagement auprès des communautés en Guadeloupe, dans la formation des chrétiens du diocèse, au niveau de la connaissance approfondie de la Bible. Dans chacune de ces phrases, (heureux ceux qui…) vous avez pu reconnaître des aspects de sa vie certainement. Mais Jésus nous parle aussi de nous-même, de chacun de nous. Et nous pouvons regarder notre vie à la lumière de ce texte pour voir justement que parfois nous avons été capable de vivre celle-là. Parfois, en telle circonstance, c’est une autre béatitude que nous avons vécue. Mais aussi ça nous rappelle les autres béatitudes que nous avons à vivre, du moins tout ce que nous avons à vivre pour entrer dans la béatitude que Dieu veut pour tous ».

Chercher ensemble le chemin des béatitudes

« C’est dans ce monde en désordre où nous sommes que chaque génération de chrétiens a connu depuis plus de 20 siècles, que nous avons à chercher ensemble le chemin qui mène à cette béatitude que Dieu nous propose. Alors, le chemin, c’est Jésus Christ lui-même, étudier l’Evangile, connaitre Jésus, son enseignement et contempler sa pratique, avancer sur le chemin de notre propre sainteté » a conclu Père Albert BLANCHARD dans son homélie.

Au terme de cette messe de funérailles de Père Robert BLANCHARD, marquée par un profond recueillement, Mgr Philippe a eu ces mots. "Nous avons tous été unis parce que cela a été filmé et nous savons que de nombreuses personnes souhaitaient être présentes et notamment parmi les prêtres. C’est avec beaucoup d’émotion, le père Robert, je ne l’ai pas beaucoup connu. J’ai eu l’occasion avec la famille d’aller lui donner le sacrement des malades. Mais les BLANCHARD ont été et sont des figures incontournables du diocèse, parce que j’ai toujours entendu parler de Robert et d’Albert BLANCHARD. C’est une manière aussi de remercier Saint-Barthélemy" [pour leur sacerdoce respectif]. 

Une messe de funérailles disponible en replay

Et l’évêque de Guadeloupe de prononcer cette prière avant la bénédiction finale et que le Père Robert ne soit conduit à sa dernière demeure. « Seigneur Dieu nous te recommandons le Père Robert BLANCHARD, notre frère. Ton amour l’a accompagné tout au long de sa vie. Délivre-le maintenant de tout mal. Il a quitté ce monde qui passe. Conduis-le auprès de toi où il n’y a ni deuil, ni larmes, ni douleurs, mais la joie et la paix avec ton Fils et l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles. Amen ». 

Les funérailles de Père Robert BLANCHARD sont disponibles en rediffusion sur la chaine YouTube du diocèse « Eglise catholique en Guadeloupe ». Notez enfin qu’une messe de 9^ème jour en mémoire de Père Robert sera célébrée le mardi 9 septembre, à 18h, à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul, à Pointe-à-Pitre, en présence de l’ensemble de notre presbytérium au terme de la 1^ère journée de la session de rentrée des prêtres de notre diocèse autour de l’évêque.

Thierry FUNDERE (Pour le service diocésain de la communication)