« L’Eucharistie fait l’Eglise »


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dimanche 22 juin 2025
Diocèse de Guadeloupe

La méditation de la Fête du Saint Sacrement par le Père Roland KINKOUNI, curé de la paroisse de Trois-Rivières.

Quel bonheur de célébrer, le mystère que le Christ a confié à l’Eglise, le soir du jeudi Saint au Cénacle : « Prenez et manger, ceci est mon corps. Prenez et buvez, ceci est mon sang versé pour vous ». Paroles mystérieuses qui traduisent l’excellence du don que le Christ nous a fait de sa vie, paroles que nous reprenons avec émotion chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie. Oui l’Eucharistie est le lieu de notre mémoire ecclésiale. C’est l’acte fondateur de la communauté chrétienne qui dans chaque eucharistie, actualise la passion, la mort et la résurrection du Seigneur. « L’Eucharistie fait l’Eglise », selon l’adage. C’est de l’Eucharistie que l’Eglise reçoit sa vie, sa fécondité, sa vitalité et son dynamisme apostolique. Nous savons qu'il y a sept sacrements, mais l'un d'eux les réunit tous; il est leur aboutissement et en même temps, il est celui d'où vient toute vie, c'est l'Eucharistie; le Corps du Christ qui réunit et nourrit tout son peuple.

Pour comprendre le sens de cette fête, il faut se rappeler que le mot Eucharistie signifie Action de grâce. Quand nous venons à la messe le dimanche, c’est d’abord pour rendre grâce au Seigneur. Nous lui disons merci pour toutes les merveilles qu’il réalise tout au long de notre vie. La fête de ce jour met à l’honneur la présence réelle de Jésus Christ sous les espèces du pain et du vin consacrés. C’est une occasion pour nous de méditer sur ce cadeau miraculeux qu’est le Corps du Christ offert pour notre salut dans l’Eucharistie. 

En effet, l’épître aux Corinthiens, nous présente la plus ancienne attestation de la célébration du repas du Seigneur par les chrétiens, le premier récit de son institution recueilli par Saint Paul au premier temps de l’an 57. Quant à l’offrande du pain et du vin que fit Melkisédek, selon le récit de la Genèse, nous pouvons y découvrir une lointaine annonce de l’Eucharistie et du sacerdoce du Christ.

Dans l'Evangile, nous percevons, une réalité miraculeuse de cette multiplication des pains et son symbole eucharistique. Il y avait environ cinq mille hommes, ce qui est tout à fait considérable. Jésus donne à ses apôtres l'ordre de leur donner à manger; nous imaginons la difficulté concrète que cela présente, surtout lorsqu'on n'a à sa disposition que cinq pains et deux poissons.

Puis, Jésus les fait s'étendre, c'était l'attitude normale pour prendre son repas, par groupes de cinquante. Et c'est le miracle: il prend le pain, lève les yeux au ciel, le bénit, le rompt et le donne à ses disciples pour le distribuer... Et l'Evangile précise: « Tous mangèrent à satiété ». 

Dans ce grand mystère de l’Eucharistie, il y a un point important qu’il ne faut jamais oublier : nous savons qu’au moment de la Consécration, le pain et le vin deviennent le Corps et le sang de Jésus. Mais c’est surtout nous-mêmes et notre monde que le Seigneur veut consacrer et diviniser.

En cette fête, dans nos familles, faisons de nos repas un lieu d’unité, de parole vraie, de bénédiction partagée. Dans nos paroisses, que l’Eucharistie ne soit pas une routine, mais une fête, une source de force, un appel à la charité active. Prenons part à l’eucharistie pleinement, consciemment et activement, car  « l’eucharistie est la source et le sommet de notre vie chrétienne » dit avec force le Concile Vatican II.

En célébrant la messe, demandons au Seigneur de fortifier notre foi en sa présence, de favoriser notre abandon intérieur à l’Espérance qui ne déçoit pas, afin que son amour s’épanouisse en nous.

Père Roland KINKOUNI

 

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