« Père, que tous, ils soient un »

Ce passage de l’évangile de saint Jean (Jean 17,20-26) nous rapporte une longue prière adressée par Jésus à son Père. Elle a une importance particulière parce qu’elle s’adresse à son Père en faveur de ses disciples d’abord, mais également pour ceux qui croiront en Lui grâce à leurs prédications.

L’un des points centraux de cette prière, c’est la demande de l’unité. Cette prière de Jésus pour l’unité est invoquée comme un motif, pour nous inciter à progresser dans la recherche de l’unité entre les chrétiens. Les responsables de l’Eglise, à leur niveau respectif, œuvrent pendant leur ministère à favoriser l’unité entre les chrétiens.

Dans la prière de Jésus nous voyons comme trois niveaux qui nous aident à réfléchir.

Le premier niveau, c’est que la dispersion provoque l’affaiblissement. Si l’on veut pouvoir mener des actions fortes en ce monde, si l’on veut pouvoir influencer les événements, si l’on veut pouvoir faire progresser un certain nombre d’idées et de projets, il faut se réunir.

Père, que tous, ils soient UN… En cette prière, Jésus nous apparaît d’une extraordinaire logique.  Comme il a pressenti les multitudes d’êtres humains qui croiront en lui – ce qui s’est réalisé – il a aussi pressenti que le problème des croyants sera la division – ce qui se réalise aussi au long de l’histoire : unités brisées, oppositions, haines… partout dans le monde.

Le deuxième niveau est plus moral : comment est-il possible que ceux qui se réclament du Christ, et qui veulent être ses disciples, soient incapables de vivre en communion les uns avec les autres ? Cette fois-ci, le manque est vraiment une faute morale qui détourne notre cœur et notre vie d’un travail de communion nécessaire entre les membres du corps du Christ que sont les chrétiens. Faisons un retour sur nous-mêmes et sur notre manière de vivre en Église. Combien de fois voit-on des chrétiens de bonne volonté- considérer leur Église comme une sorte de parti, avec ses courants, ses tendances, ses possibilités de divergence, ses manœuvres, ses stratégies, et quelquefois ses trahisons.

Le troisième niveau est le suivant : l’Église du Christ se construit sur la communion sacramentelle avec le Christ. Finalement : Père, ceux que tu m’as donnés, JE VEUX que là où je suis… Ce « je veux » c’est la seule fois que Jésus utilise une formule impérative, inhabituelle dans la bouche de Jésus, si soumis au Père. Quelle est donc cette unique volonté de Jésus, qu’il demande au Père avec autant d’audace ? Qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé et que moi aussi, je sois en eux.

Jésus veut parler d’une Pastorale de l’UNITE, pour que le monde croie en Jésus, Fils de Dieu. C’est l’unité qui évangélise.  Pour que la Foi soit attrayante, il faut que, ceux qui nous voient, puissent dire : Voyez comme ils sont unis.

Alain BERTAUD (Diacre)