« Va, et désormais ne pèche plus »

Frères, sœurs, comme à son habitude, Jésus passe son temps à enseigner ! Alors que les pauvres et les pécheurs ont soif de son enseignement et en bénéficient largement, les scribes et les pharisiens nourrissent un seul désir : le piéger. « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Jn 8,4b-5.

Notre Seigneur connaissant leur cœur et leur intention ne tombe pas dans leur piège. Voyant que ceux-ci insistent, Jésus renvoie chacun à sa conscience : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre » Jn 8,7c. Une manière de leur dire et de nous dire au lieu de chercher à juger et condamner les autres, il serait peut-être plus urgent de rentrer en nous-mêmes, jusqu’au fond de notre conscience, pour nous apercevoir que nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Leur réaction serait-elle la preuve qu’ils ont été touchés du plus profond d’eux-mêmes ? « Après avoir entendu cela, ils s’en allèrent un par un en commençant par les plus âgés » Jn 8,9b. Si c’était le cas pourquoi ne sont-ils pas restés, s’agenouiller avec cette femme aux pieds de Jésus ? C’est le signe qu’ils ne sont pas prêts pour un vrai examen de conscience !

Nous qui cheminons vers la fête de Pâques, prenons le temps de contempler notre Seigneur qui engage un admirable échange avec cette pauvre femme : « Personne ne t’a condamnée ? Personne Seigneur ! Moi non plus, je ne te condamne. Va, et désormais ne pèche plus » Jn 8,10c.11b Jésus confirme qu’il est fidèle à la mission confiée par le Père : « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé » Jn 3,17.

Il est vrai Seigneur que nous aussi, nous avons tendance à juger et condamner les autres comme si nous étions meilleurs qu’eux, comme si nous n’avions pas de péché. Ce qui est clair bien que nous soyons pécheurs, le Christ vient offrir un nouvel avenir à chacun de nous : Son Royaume d’amour, de justice et de paix. C’est à nous de l’accueillir, le construire chaque jour en gardant en nous cet appel : « Va et ne pèche plus ».

Seigneur, accorde-nous la grâce de nous reconnaître pécheur, de revenir vers toi avec un cœur sincère pour implorer ton pardon pour nous et pour nos frères et sœurs. C’est par cette grâce que nous arriverons à Pâques avec un cœur purifié, pour chanter comme le psalmiste : « Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous, nous étions en grande fête » Ps 125.

Puissions-nous comme l’apôtre Paul nous laisser saisir par le Christ, pour aller jusqu’à « perdre tous les avantages pour posséder le bien qui dépasse tous les autres : la connaissance de Jésus Christ. Et pourquoi pas éprouver la puissance de sa résurrection, communier aux souffrances de sa passion avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts » Ph 3,8.10-11

Union de prière et bonne montée vers Pâques à tous.

Père André DENECY