Nous voici arrivé au quatrième dimanche de Carême intitulé : Dimanche de la Joie, dimanche de Lætare. Mot latin qui signifie « se réjouir ». Se réjouir parce que la fête de Pâques approche, parce que la Solennité Pascale approche. L’Église nous donne une pause, pour souffler et repartir à nouveau dans l’élan joyeux et dans les résolutions que nous avons prises le jour des Cendres et le premier dimanche de Carême. Mais elle nous donne surtout la joie de découvrir cette belle parabole du Père miséricordieux que nous offre Jésus dans l’évangile.
En effet, cette parabole est très actuelle et ce qui retient mon attention en la relisant, c’est le départ du jeune fils. Il reflète bien la situation de nos familles une fois que l’enfant est baptisé à l’Église et a fait sa confirmation, c’est le grand départ, c’est l’au-revoir : « Nou paka vwè yo anko ! » Beaucoup de jeunes s’éloignent de la religion afin de pouvoir affirmer leur autonomie et exercer leur liberté, sans limite et sans entraves. Ils ont pris « leur part d’héritage » et sont partis, loin de la famille et de la communauté chrétienne. « Mwen fini avè sa » disent certains après la confirmation. Ils ont terminé avec ce qui était devenu pour eux un rituel dépassé et se sont aventurés dans un monde à la va-vite, de réussite, de bonheur, de liberté et d’opportunités sans limites.
Les nombreux départs dans l’Hexagone nous font souffrir profondément. Nos communautés vieillissent, nos églises se vident et les jeunes générations ne transmettent plus la foi chrétienne à leurs enfants. Dans mon insertion, je vois comment les catéchistes peine à faire venir les enfants à la messe de 9h30.
Chers frères et sœurs, cette parabole nous invite à la réflexion. Elle nous rappelle d’abord que Dieu respecte toujours nos choix, même celui de le mettre de côté. Il espère le retour de son jeune fils mais il ne force rien. Si celui-ci décide de revenir, ce sera la fête et nous serons tous invités à partager la joie du père.
Elle nous invite aussi à nous reconnaître pêcheurs en reconnaissant dans ces deux fils : l’un qui est pêcheur parce qu’il s’éloigne de Dieu, l’autre qui est pêcheur parce qu’il s’éloigne de son frère dont il est jaloux.
Elle nous invite à entretenir l’espérance que ceux et celles qui ont laissé la maison paternelle reviennent un jour.
Alors oui, laissons le père sortir à notre rencontre pour nous ouvrir les bras en ce temps de Carême et nous dire : « tout ce qui est à moi est à toi ».
José OBERTAN (Diacre)
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