Donne-nous Seigneur, de nous interroger sur Celui qui vient, de préparer notre cœur pour l’accueillir

Frères, sœurs, amis, accueillir et méditer l’Evangile de ce dimanche, font surgir en nous deux questions ! La première, celle de ceux qui viennent à Jean pour un baptême de conversion : « Les foules qui viennent se faire baptiser par Jean lui demandaient : que devons-nous faire ? » Lc 3,10. La seconde est celle de ceux qui attendent le Messie : « Le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. » Lc 3,15

Ce qui est extraordinaire, guidé par Dieu, Jean a su trouver les mots pour les toucher au plus profond d’eux-mêmes : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc des fruits qui expriment votre conversion… » Lc 3,7b-8a.

Jean Baptiste voulait tout simplement leur faire comprendre que la conversion pour être réelle, ne doit pas être une belle intention. Elle doit exprimer un changement dans les actes de la vie quotidienne. Elle suppose un partage avec ceux qui manquent du nécessaire : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! » Lc 3,11. C’est vivre dans la justice : « N’exigez rien de plus que ce qui est fixé » Lc 3,13b. C’est éviter toute forme de violence et de vol : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde » Lc 3,14c

Qui ne se sentirait pas concerné par ces recommandations du Prophète ? Impossible qu’elles ne nous rejoignent pas d’une manière ou d’une autre ! Tous citoyens et tous chrétiens, sans oublier, les hommes et femmes de bonne volonté sont concernés ! La question qui demeure, en pensant aux six jeunes qui ont perdu leur vie la semaine dernière : « Que devons-nous faire pour éviter ces accidents de la route qui ne cessent d’augmenter ? Chacun, là où il vit, là où il est en responsabilité, à quelque chose à dire, à faire concrètement ! Ne pas l’admettre et ne pas s’engager dans ce sens, c’est refuser l’appel au changement du prophète, à commencer par le changement de notre cœur.

Sans ce changement, il nous sera impossible d’avoir le cœur brûlant de joie dont parle Sophonie : « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Eclate en ovations, Israël ! Réjouis-toi, de tout ton cœur bondis de joie, fille de Jérusalem ! » Il ne s’agit pas de n’importe quelle joie, la raison de cette joie c’est que celui qui veut notre bien et notre salut, veut habiter en nous : « Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. IL aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fête ». Encore faut-il que nous ayons compris la signification du baptême que nous avons reçu, que nous le prenions au sérieux, lui être fidèle, jour après jour, en comptant sur la grâce de Dieu.

Prions les uns pour les autres, avec ceux qui sont proches du cœur de Dieu et ceux qui sont loin : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaitre à Dieu vos demandes » Ph 4,6. Donne-nous Seigneur, de nous interroger sur Celui qui vient, de préparer notre cœur pour l’accueillir, jour après jour.

AMEN.

Père André DENECY