Famille Fraternité de l’Incarnation : une halte mensuelle indispensable !


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samedi 23 novembre 2024
Famille Fraternité de l'Incarnation (Gourbeyre)

La prière est une respiration régulière et vitale que le mouvement Ti Fanmi Lenkanasyon, à la suite de saint Charles de Foucauld, tient à mettre en application pour ses membres qui y sont fidèles, grâce à l’appui hospitalier des Soeurs Carmélites du monastère Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre. Prière personnelle et prière communautaire pour que les actions de solidarité se poursuivent malgré les embuches et les difficultés de la vie.

Ainsi humblement et fidèlement, nous nous retrouvons chaque mois comme on l’avait promis à Frère Francklin Armand, il y a sept ans quand les petits frères de l’incarnation ont quitté notre diocèse pour retourner en Haïti. Cette halte de prière, de dialogue et de fraternité permet de refaire nos forces, de signifier à nos sœurs et frères d’Haïti que nous ne les oublions pas même si la guerre en Ukraine, la violence meurtrière en Palestine et dans d’autres parties du monde monopolisent les informations officielles. Je dialoguais hier avec un ami haïtien qui travaille dans les champs sur les hauteurs de Schoelcher-Trois-Rivières, il me disait combien sa famille qui habite le quartier de Solino à Port-au-Prince avait dû fuir ces jours-ci sous la contrainte du gang qui prétend s’appeler Viv Ansanm... pour errer et se réfugier où ?... C’est insoutenable, me disait-il. Mais le monde entier l’ignore ! et pourtant c’est l’Extérieur avec un grand E qui fournit les armes partout, avec la complicité sans doute de quelques politiciens intérieurs corrompus ! “La prière est le premier rendez-vous capital quand on souffre, quand on est dans l’épreuve, quand on veut reconquérir la confiance et recommencer à tisser des liens de fraternité” nous disent régulièrement Frère Francklin Armand et Mgr Willy Romélus.

Samedi 23 novembre de 15 h à 17 h nous avons récité le chapelet pour Haïti, pour les petites sœurs et les petits frères de l’incarnation qui là-bas continuent courageusement leur apostolat au côté des malheureux ; prière aussi pour le monde, et notre Gwadloup, pour “nos familles et nous-mêmes”... que Jésus nous aide, nous réconforte et nous unifie ! Nous gardons la boussole du pape François qui a dit, quand il est venu à Marseille : “ Nous sommes à un carrefour. D’un côté la fraternité, de l’autre, l’indifférence, qui ensanglante la Méditerranée” et de trop nombreuses parties du monde. Nous sommes là à nous serrer les coudes.

Nous avons partagé pour conclure, avant le verre de l’amitié, la belle homélie du père Jean Hamot, délégué épiscopal pour le monde de la santé, à l’occasion de la fête du Christ-Roi.

Christ : roi de l’univers

Rappelons-nous les images que nous avions du roi : les rois étaient souvent des tyrans qui écrasaient leurs sujets, profitaient de leur travail, faisaient la guerre. Nos souvenirs sur les rois ne sont pas toujours positifs. D’où l’étonnement que ce terme soit appliqué à Jésus, quand on affirme qu’il est roi ! Ce terme “roi” peut aujourd’hui encore étonner quand il s’applique à Jésus. L’Église l’a retenu, car il vient de la Bible. Il fait appel à la conception de quelqu’un qui est un leader, un chef qui fait avancer son peuple sur les chemins de la justice pour établir une ère de paix. Les prophètes avaient annoncé aux juifs qu’il viendrait un roi bon, pacifique et juste. Ils l’appelleraient le Messie.

Oui, Jésus est un roi pacifique. Il n’a jamais fait la guerre. Il ne cherche pas les richesses, les honneurs, au contraire, il vit avec les pauvres, il les aime. Quand il juge, il n’a qu’une question : “avez-vous aimé votre prochain ?”. C’est pour lui la seule chose qui compte. Pour que nous comprenions bien ce que c’est que d’être roi, Jésus nous l’explique par une parabole : la fin de l’évangile de Matthieu... j’avais faim, j’étais malade... j’étais en prison”... notre seul devoir est d’aimer celles et ceux qu’on oublie facilement d’aimer, car il ajoute... ce sont mes frères, mes soeurs. Les oublier revient à l’oublier, les aimer revient à l’aimer Lui, le roi pauvre, le roi juste qui nous aime.

Sa royauté n’est pas une royauté à la manière du monde, mais témoignage à la vérité de Dieu, manifestation de ce qu’Il est vraiment. Dieu-Amour, elle va jusqu’à passer par l’humiliation, la condamnation, l’injustice, le supplice de la croix. Elle ne domine pas, elle ne s’impose pas ; elle se propose suscitant une adhésion libre : “tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix”.

Son royaume est en effet, un, royaume éternel et unique ! Royaume de la vie et de la vérité. Royaume de la sainteté et de la grâce, royaume de la justice, de l’amour et de la paix”.

Merci Père Hamot de nous aider à creuser cette vérité qui doit progressivement nous habiter !

Ludovic Cazako, 24 ans

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